19 Juin “Le bien-être au travail, un sujet sérieux” par Malene Rydhal
POUR OBTENIR UNE MISE EN RELATION GRATUITE AVEC UN AVOCAT SPECIALISE DROIT DU TRAVAIL > https://www.conflitemployeur.com
Un article de Malene Rydhal, auteure, conférencière, et spécialiste du bien-être au travail.
“Burn-out, bore-out et brown-out sont les révélateurs du profond mal-être qui affecte le monde du travail. Le management danois, fondé sur l’engagement et le bien-être des salariés, est une source d’inspiration pour élaborer des réponses à cet enjeu clef pour une création de valeur durable et humaine.
On ne présente plus le burn-out, syndrome d’épuisement professionnel devenu hélas trop familier : 3 millions de Français seraient en risque élevé d’y plonger. Cette pathologie psychique n’est pas la seule manifestation du mal-être au travail, tristement enrichie par le bore-out, lié à l’ennui, puis le brown-out, associé à un manque de sens dans la mission accomplie. Ces affections sont les révélateurs de dysfonctionnements profonds du monde du travail. Il en va de même du désengagement : 87 % des employés se sentent désengagés vis-à-vis de leur travail, d’après une récente étude Gallup menée dans 142 pays.
Lorsqu’on observe la nature des réponses envisagées par beaucoup de dirigeants et manageurs, il y a de quoi s’interroger. Des tensions voient le jour au sein d’une équipe ? Pas de panique : une séance de « team building ” ou un tournoi de baby-foot devraient régler l’affaire. Les salariés sont épuisés en fin de semaine ? Facile : le vendredi devient le « jour du bonheur “, avec un buffet et des massages de pieds pour détendre l’atmosphère.
Alors, certaines entreprises recrutent un « chief happiness officer ” (CHO) – véritable « directeur du bonheur ” inventé par les start-up de la Silicon Valley qui gagne les entreprises du monde entier, France comprise. L’intention est louable, mais il y a malentendu : le CHO risque d’éloigner les dirigeants d’une véritable réflexion sur le bien-être dans leur entreprise…
Dans ce paysage managérial éprouvé, le Danemark fait figure d’exception. 45 % des salariés danois se déclarent hautement satisfaits de leur travail, en tête du classement Eurostat 2013 sur la satisfaction au travail dans les pays européens.
Ce qui explique la performance danoise, c’est avant tout une méthode de management, simple et efficace : la capacité à définir un projet commun porteur de sens et à mobiliser les salariés derrière lui. Preuve par les faits ? Regardons trois succès entrepreneuriaux danois, le groupe pharmaceutique Novo Nordisk, Lego, leader mondial du jouet, et enfin ISS, géant des services avec plus de 530.000 salariés dans le monde.
Le PDG de Novo Nordisk, Lars Rebien Sørensen, s’est donné une mission ambitieuse : guérir le diabète. Paradoxal, compte tenu du marché sur lequel se positionne l’entreprise. Résultat, le groupe est dans le top des 100 entreprises où il fait bon travailler en Europe et a dégagé 4,6 milliards de bénéfices en 2015.
Autre exemple, Lego : l’entreprise est également guidée par une idée force, développer la créativité des enfants. Quand l’entreprise a perdu de vue ce cap dans les années 2000, elle a failli couler. Et quand le dirigeant actuel, Jørgen Vig Knudstorp, a renoué avec l’esprit originel des fondateurs en mobilisant la confiance et l’autonomie des salariés, la petite brique est devenue leader mondial du jouet.
Chez ISS, expert mondial de l’entretien, le coeur de projet du groupe c’est précisément de valoriser le talent et la capacité d’initiative de chaque travailleur. Dès l’origine, les salariés ont été considérés comme des spécialistes formés au sein d’une école interne de qualité. La recette fonctionne : en France, où le groupe compte 28.000 personnes, le taux annuel de rotation des postes est de seulement 12 %, contre 35 % en moyenne dans la filière !
Le modèle danois montre que le bonheur au travail passe bien davantage par un projet commun que par des gadgets.”
Aucun commentaire